Tout savoir sur le désert des Bardenas Reales.

 

Le climat

La situation géographique de la Navarre méridionale laisse supposer que les Bardenas Reales bénéficient d’un climat doux et humide de type océanique ; pourtant il n’en est rien.

Malgré une relative proximité de l’Atlantique, la région jouit d’un climat méditerranéen continental à tendance semi-aride.
Ce paradoxe météorologique s’explique par le fait que les Bardenas se situent dans la dépression de l’Ebre, une vaste zone géographique qui s'étend jusqu’à la Catalogne et où règne chaleur et sécheresse durant la majeure partie de l’année.

 

Les périodes les plus sèches correspondent aux mois de janvier et février en hiver et juillet-août en été. Bien entendu, ces deux derniers mois sont aussi les plus torrides, les températures dépassent alors fréquemment les 35°C à l’ombre.
Les périodes de canicule sont relativement fréquentes, les 45°c à l’ombre peuvent être atteints sans peine durant plusieurs jours d’affilé.

Cet état de sécheresse est fortement accentué par le Cierzo, ce vent sec qui souffle par rafales et qui chasse les nuages, provoquant ici une sorte de microclimat. Si ce vent peut paraître assez agréable en été, il l'est beaucoup moins en hiver en rendant le froid vif et transperçant.

Les périodes hivernales présentent des températures rarement inférieures à - 4 °C et si le givre matinal est assez fréquent, les neiges en revanche sont exceptionnelles.

 

Les zones les plus arides du désert sont le sud de la Negra, la Blanca et la moitié ouest d'el Plano ; ici les indices pluviométriques sont parfois inférieurs à 400 l/m² annuels. Le nord de la Negra et la moitié est d’el Plano sont légèrement plus arrosés mais ne reçoivent cependant que 450 l/m² annuels. La zone la plus pluvieuse des Bardenas coïncide avec les hauts reliefs de la Negra centrale : ces hauteurs, qui culminent à plus de 600 mètres d’altitude, piègent les nuages bas et chargés en eau. Dans ce cas les précipitations s’élèvent à 500 l/m² annuels.

 

Ainsi, les indices pluviométriques locaux varient de 400 à 500 l/m² annuels. Cependant, il ne s'agit là que d'une série de moyennes, certaines années peuvent être plus pluvieuses comme ce fut le cas en 1959 avec 850 l/m² et d’autres plus sèches comme en 1988 et en 1995 avec des précipitations inférieures à 300 l/m² et surtout l'année 1985 avec seulement 185 l/m².

 

Les saisons humides correspondent aux mois de mars et avril au printemps, et novembre et décembre en automne. Les pluies s'abattent généralement de façon brève et puissante ; l’érosion des sols est alors très active comme peuvent en témoigner les collines ruiniformes, les cheminées de fée, les bad-lands ainsi que les nombreux ravins.

Les ravins, ou barrancos, peuvent être considérés comme des lits de rivières asséchés. Durant les saisons pluvieuses, ils jouent le rôle de thalwegs en recueillant toutes les eaux de pluie qui s’abattent sur les reliefs environnants. Ces eaux sont ensuite drainées hors des Bardenas pour être déversées dans le fleuve le plus proche, en l’occurrence le rio Ebro.

Nous pouvons citer cinq grands ravins :

• Le barranco de Valdenovillas (Sud Negra)

• Le barranco de Tudela (Nord Negra)

• Le barranco d’Andarraguia (Blanca Baja)

• Le barranco Grande (Blanca Alta)

• Le barranco Agua Salada (El Piano)

Le barranco Agua Salada est le seul ravin des Bardenas à connaître un écoulement d’eau quasi permanent grâce à l’étang d’el Férial et à l'aqueduc "Navarra” qui y déversent leur trop plein d’eau.

 

 

L’eau

Malgré la sécheresse qui sévit dans le désert, on note l'existence de quelques plans d’eau artificiels aménagés dans des dépressions naturelles des sols. Le plus vaste d’entre eux se trouve dans la zone d’el Plano, nous l’avons vu plus haut il s’agit de l’étang d'el Férial. Les deux autres plans d’eau les plus notables se situent dans la Blanca Baja, il s’agit des étangs de Zapata et de las Cortinas.

Il existe une autre catégorie de points d'eau dans les Bardenas, ce sont les Balsas, mares artificielles de cinq à dix mètres de diamètre destinées à l’abreuvement des troupeaux pastoraux.
Méritent aussi d'être citées les flaques d'eau stagnante situées au fond des ravins.

A l’approche de l’été, la majorité de ces points d’eau disparaissent par effet d’évaporation ; les étangs sont également très affectés par la canicule estivale, leur superficie peut alors se réduire de plus de 50 %, voir plus.
La sécheresse provoque une évaporation moyenne supérieure à 700 l/m². Ainsi, l’évaporation des eaux l’emporte largement sur les précipitations durant une bonne partie de l’année.

Les seuls points d’eau permanents du désert sont les sources. Leur situation géographique est très ciblée, à quelques rares exceptions près elles se situent toutes dans la zone d’el Plano dont les sols contiennent une importante couche géologique aquifère.

 

 

Nous venons de le voir dans cette page, le désert des Bardenas présentent des terres arides et dépourvues de cours d’eau permanents.
Cependant, en observant tout autour des Bardenas, on se rend compte que le site est encadré d’un important réseau hydrographique composé de quatre fleuves et rivières (les rios Ebro, Aragon, Arba et Riguel) ainsi que de nombreux canaux d’irrigation dont les eaux proviennent du grand lac artificiel de Yesa situé plus au nord dans les Pyrénées aragonaises.

Né en 1959 par la construction d’un imposant barrage aux limites de la Navarre et de l’Aragon, le lac de Yesa a été créé dans le but essentiel d’irriguer les terres desséchées des Cinco Villas et des Bardenas Reales. Les dimensions de ce lac qui sont fort respectables ( 14 km de long) en font une véritable petite mer intérieure.
En 1960, le canal « Las Bardenas » a permis de libérer les eaux du lac sur une distance de 110 km jusqu’au pied des Monts Castejon. Près du village de Sadaba, ce canal déverse une partie de ses eaux vers les aqueducs « Navarra » et « Cinco Villas ».
Malgré l’ampleur de ce réseau de canaux et d’aqueducs, l’irrigation des Bardenas Reales n’en reste pas moins que symbolique et ne concerne concrètement que l’extrémité nord-ouest d’el Plano, dans un secteur nommé Landazuria.

 

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